Le risque politique sur les marchés : entre menace et opportunité

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Le risque politique sur les marchés : entre menace et opportunité

 

Au lendemain de la nomination de Theresa May en tant que 54ème premier ministre du Royaume-Uni, le risque politique s'éloigne quelque peu. Les marchés financiers reprennent leur souffle, qui était plus que coupé depuis le Brexit du 23 juin.

 

Effet de surprise

Souvenez-vous de ce 24 juin au matin, l'Europe se réveille étourdie avec un sacré mal de tête, qui tourne, dès l'ouverture, en vomissement des marchés financiers. Le diagnostic médical de ces maux aurait pu aboutir sur la conclusion d’une seule cause : la volonté de sortie du peuple anglais (53,4%) et des gallois (53,5%) - contrairement aux écossais (62%) et irlandais du Nord (55,8%) qui souhaitaient le maintien.

Cependant, cela aurait été un constat trop rapide. La chute des marchés (- 8,04% sur le CAC40, - 6,82 % à Francfort, - 3,15% à Londres) n'est pas uniquement liée au Brexit.

 

Certes, il est confortable de retenir une telle conclusion et, ainsi, de se convaincre que le pire est désormais passé. Néanmoins, les chutes incessantes qui ont suivi les jours suivants et la remontée consécutive à ce sell-off ne font que conforter que l’origine émane d’ailleurs.

 

C’est un fait, les marchés n'aiment pas les événements qui les surprennent, voire en ont horreur. Or, les événements politiques non anticipés à l'image du Brexit seront légions sur le prochain semestre, tant le calendrier électoral européen est aussi chargé qu'incertain (sans compter le reste du monde).

 

Tour d'horizon

Le 25 septembre prochain, un vote de confiance sera au programme en Catalogne. Suite au rejet du budget l'extrême-gauche indépendantiste CUP, le camp indépendantiste catalan au pouvoir, représenté par Carles Puigdemont, est en pleine crise. Pour autant, les conséquences du Brexit, avec la volonté des Ecossais de rester dans l'Union Européenne, pourraient ressouder les indépendantistes et relancer l'indépendance.

Si l'Ecosse est intégrée à l'Union Européenne, cette adhésion pourrait servir de jurisprudence à la Catalogne pour assurer qu'en cas d'indépendance, elle pourrait néanmoins rester dans l'Union Européenne.

Courant octobre, une élection législative pourrait avoir lieu en Espagne, si un nouveau gouvernement ne se forme pas suite aux élections du 26 juin dernier. Mariano Rajoy, et le Parti populaire qu’il préside, est arrivé premier avec 33% des suffrages, mais rien n'assure qu'il réussisse à composer enfin un gouvernement.

A ce jour, l'Espagne n'a plus de gouvernement depuis plus de 200 jours, et par conséquent aucun projet de loi n'est voté, une situation qui ne peut qu'inquiéter alors que l'Espagne était sur la voie d'un rétablissement. 

Le 2 octobre prochain sera chargé avec pour programme le référendum en Hongrie sur la question des quotas des migrants d'une part et le second tour des élections présidentielles en Autriche d'autre part. Concernant la Hongrie, le vote pourrait de nouveau déstabiliser l'Union Européenne, d'autant plus que d'autres peuples pourraient alors réclamer un référendum sur le sujet.

Le nouveau vote Autrichien sera une nouvelle fois une âpre lutte entre Alexander Van der Bellen et le candidat de l'extrême droite Norbert Hofer. Beaucoup en Europe ne sont que peu inquiets de cette nouvelle élection, sans doute pense-t-il que le président autrichien « inaugure les chrysanthèmes ». Pourtant, selon le système constitutionnel autrichien, il peut décider seul de démettre de ses fonctions le chancelier et le gouvernement ; sans le feu vert du Parlement ni justification de sa décision. Cette décision engendrerait alors un référendum qui, quel que soit le résultat, provoquerait de nouvelles élections, présidentielle ou législative.

Le 8 novembre à l'occasion de l'élection américaine. Cet événement aura très certainement peu de conséquences à court terme puisque la réelle prise de pouvoir du président élu se fera le 20 janvier 2017.

Le 4 décembre, l’Italie sera appelée à s'exprimer sur la réforme constitutionnelle présentée par Matteo Renzi. Le premier ministre italien souhaite mettre fin au « bicamérisme parfait ». Désormais, seule la première assemblée pourra renverser le gouvernement. C'est la promesse d'un gouvernement italien plus stable. Le Sénat sera réduit à une chambre composée de 100 membres (contre 351 aujourd'hui) avec des prérogatives territoriales et des économies réalisées.

Le risque politique est très grand car Matteo Renzi s'est personnellement engagé. En effet, en cas de vote négatif, il démissionnera et des élections législatives auront lieu avec des risques de voir arriver au pouvoir le mouvement 5 étoiles. 

L'incertitude comme opportunité

Tous ces éléments majeurs vont inévitablement avoir une répercussion sur le second semestre 2016, qui risque d'être très volatile sur les marchés financiers. Une tendance depuis quelques années qui caractérise les marchés. D'autant plus que le risque politique n'est qu’une composante du risque général.

 

Néanmoins, restons positif, c'est également une source de volatilité qui permettra de repositionner les portefeuilles. Il ne faut pas avoir peur de ces échéances mais plutôt les saisir pour générer du rendement.

 

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